Aider les créateurs de musique à faire avancer leurs carrières est un choix de carrière en soi. Un certain nombre d’entités de l’écosystème – éditeurs, imprésarios (communément appelés gérants), agents, publicistes, et autres – gagnent leur vie en s’associant à des créateurs ou en travaillant pour eux.
Éditeurs de musique
- On dit des éditeurs de musique qu’ils sont le « premier partenaire commercial » des créateurs de musique1 puisqu’ils :
- Investissent dans le talent des créateurs et créent pour eux des occasions d’affiner et de pratiquer leur art ;
- Assurent la promotion de leurs œuvres musicales auprès de tiers qui pourraient souhaiter les interpréter, les enregistrer ou les mettre en vedette dans une production audiovisuelle ;
- Faciliter l’octroi de licences d’exécution publique et de licences de reproduction (y compris les licences mécaniques et de synchronisation) au nom des créateurs;
- percevoir des redevances mécaniques pour les créateurs (le cas échéant); et
- Accorder des avances aux créateurs en prévision de redevances futures.2
- Certains éditeurs de musique impriment et vendent également des feuilles de musique et des partitions, ce qui était leur but initial (remontant à l’invention de la presse à imprimer).
- Au Canada et dans de nombreux autres pays, les redevances d’exécution comprennent une « part d’auteur » de 50 % et une « part d’éditeur » de 50 % – mais l’auteur peut également recevoir une partie de la part de l’éditeur s’ils ont signé une entente de coédition.
- Le partage des redevances mécaniques est un point négociable au moment de la conclusion d’une entente d’édition entre un créateur et un éditeur. Cependant, la norme dans le cadre d’une entente de coédition accorde une part de 75 % au créateur et de 25 % à l’éditeur.
- Jusqu’à la signature d’une entente d’édition, le créateur de musique possède et contrôle l’ensemble du droit d’auteur de toute œuvre et, par conséquent, possède à la fois la part de l’auteur et celle de l’éditeur (100 %) des redevances d’exécution de l’œuvre. Si le créateur choisit de ne pas conclure d’entente d’édition, il aura le droit de recevoir les deux parts des redevances d’exécution. Et si un créateur s’associe à un éditeur, le pourcentage exact des redevances que recevra l’éditeur diffère selon le type d’entente d’édition établie et les partages négociés par les parties.
- Il existe deux organisations canadiennes fondées sur leurs membres pour les éditeurs de musique : Éditeurs de musique au Canada (anciennement l’Association canadienne des éditeurs de musique) et l’Association des professionnels de l’édition musicale (APEM).
Qu’est-ce qu’un sous-éditeur?
Lorsqu’un éditeur engage un autre éditeur dans un territoire étranger pour promouvoir la musique et percevoir des redevances directement auprès de sociétés collectives de ce territoire, ce dernier est considéré comme un « sous-éditeur ». La durée d’une entente de sous-édition est généralement de 3 à 5 ans, et les sous-éditeurs reçoivent en compensation une partie des redevances d’édition accumulées sur leur territoire (généralement 5 à 10 %). Le revenu restant est ensuite remis par le sous-éditeur à l’éditeur pour être partagé avec le créateur de musique sur la base de l’entente d’édition qu’ils ont conclue.
Gérants & Agents
- Les créateurs de musique qui ont atteint un certain degré de réussite professionnelle et qui souhaitent que quelqu’un d’autre gère certains aspects de leurs affaires en leur nom peuvent retenir les services d’un imprésario (communément appelé un gérant) ou d’un agent.
- Bien qu’il y a de nombreux recoupements dans leurs rôles respectifs, ils sont différents de bien des façons aussi.
- Un imprésario agit en quelque sorte comme un guide professionnel en aidant le créateur de musique à développer et à faire progresser leur image de marque et leurs affaires.
- Ils utilisent leurs relations dans l’industrie pour rehausser le profil de leurs clients, promouvoir leurs œuvres musicales pour des licences de synchronisation ou des occasions d’enregistrement, ou suggérer des créateurs de musique à des producteurs audiovisuels.
- Les imprésarios peuvent également être impliqués dans la planification de leur agenda et d’autres aspects logistiques, ou encore la négociation de licences et de contrats.
- Généralement, un agent de compositeur se concentre uniquement à trouver du travail pour les créateurs qu’il représente plutôt que sur l’orientation générale de leur carrière. C’est pourquoi ils ne travaillent généralement que pour des compositeurs solidement établis et dont le succès est facilement démontré aux producteurs AV, aux représentants des studios et aux réalisateurs (veuillez noter que les auteurs-compositeurs sont rarement représentés par des agents, à moins qu’ils ne soient également interprètes).
- La majorité du temps d’un agent est consacrée à proposer des projets spécifiques à un compositeur et à négocier des contrats.
- Au Canada, la Colombie-Britannique est la seule province qui oblige les agents à détenir une licence de son ministère du Travail.
- Les imprésarios et agents demandent en général de 10 % à 15 % des revenus du créateur pour leurs services.
- Certains agents et imprésarios s’attendent également à recevoir un pourcentage des redevances pour leurs services. C’est pourquoi les créateurs de musique (et leurs conseillers juridiques) doivent examiner attentivement toutes les ententes de représentation pour s’assurer qu’ils ne renoncent pas à leurs droits.
Qu’est-ce qu’un « plugger »?
Issus de la promotion des partitions de Tin Pan Alley, les « pluggers » de chansons (qu’on pourrait traduire par promoteur) proposent de la musique (généralement sous forme de démos) aux interprètes, aux gérants d’artistes, aux maisons de disques et aux superviseurs musicaux qui travaillent sur des productions audiovisuelles. Les « pluggers » les plus performants ont une grande expérience du secteur et sont capables d’identifier les œuvres musicales qui ont le potentiel de devenir des succès, qui conviennent au style d’un interprète particulier ou qui sont idéales pour une production spécifique.
Les « pluggers » de chansons peuvent être employés par des éditeurs de musique ou travailler directement pour les créateurs de musique, généralement contre une rémunération mensuelle. Étant donné que les « pluggers » sont rémunérés qu’ils réussissent ou non à « placer » une œuvre, les créateurs indépendants devraient se demander sérieusement s’il est dans leur intérêt d’en engager un.2
Publicistes
- Pour améliorer leur profil public et promouvoir leurs marques et leurs projets, les créateurs de musique qui ont commencé à s’établir peuvent envisager d’engager un publiciste ou une société de relations publiques (RP).
- Les publicistes efficaces sont fermement ancrés dans l’industrie de la musique et ont cultivé des relations avec des médias, des journalistes et d’autres influenceurs à qui ils proposent des articles sur leurs clients.
- Alors que de nombreux journalistes et médias n’acceptent pas ce genre de proposition directement des créateurs de musique, ils acceptent celles des publicistes, en particulier ceux et celles dont ils reconnaissent le nom dans leur boîte de réception débordante.
- Les publicistes savent également quelle exposition médiatique stratégique profitera le plus à leur client. Les créateurs de musique, par exemple, ont tout intérêt à figurer dans les magazines de musique spécialisés ou à être invités à l’enregistrement d’une baladodiffusion sur l’industrie.
- Les publicistes sont souvent chargés de rédiger des communiqués de presse annonçant des événements ou des réalisations remarquables comme une nomination pour un prix et de s’assurer que le matériel de presse des créateurs (biographies, photos et démos) est à jour et de qualité suffisante.
- Le coût de l’embauche d’un publiciste ou d’une société de relations publiques peut varier considérablement, mais les campagnes de relations publiques individuelles coûtent généralement entre 1000 $ et 5000 $. Et si un créateur de musique bien établi signe une entente en vertu de laquelle le publiciste est engagé à durée indéterminée, le coût se situe généralement entre 1250 $ et 2000 $ par mois.
À la rencontre des clients et des licenciés >
1 https://www.musicpublisher.ca/wp-content/uploads/2020/12/MPC_One-Pager_EN_v6.pdf
2 https://www.musicpublisher.ca/wp-content/uploads/2018/04/Export-Ready-Export-Critical.pdf