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Bien que la majeure partie des revenus d’un créateur musical établi provienne traditionnellement de revenus « en aval », c’est-à-dire des redevances qu’il reçoit lorsque ses œuvres sont concédées sous licence et utilisées par d’autres, une partie peut provenir de paiements anticipés (ou « en amont »). Il peut s’agir d’honoraires ou de commissions payés en échange de la composition d’œuvres musicales originales, ou de la synchronisation d’œuvres existantes avec des productions audiovisuelles (AV). Certaines entités de l’écosystème des revenus de la musique fournissent aussi fréquemment aux créateurs des avances qui, dans la majorité des cas, doivent être remboursées.
Honoraires pour la musique utilisée dans des productions AV
Musique sur commande
Pour les compositeurs à l’image, les honoraires initiaux versés par les sociétés de production constituent une source de rémunération courante et essentielle – en particulier pour ceux qui débutent leur carrière, puisqu’ils n’ont pas encore développé un catalogue d’œuvres sous licence suffisamment important pour bénéficier d’un revenu en aval substantiel.
Selon les modalités établies dans leur entente avec le compositeur ou leur contrat de production, les « honoraires du compositeur » peuvent être destinés à couvrir uniquement la création d’une œuvre musicale, mais ils comprennent généralement aussi le coût de production d’un enregistrement sonore de cette œuvre (y compris, éventuellement, l’embauche de musiciens, la réservation de temps de studio et toute autre ressource). Dans ce dernier cas, on réfère souvent sous le terme forfait tout compris. Les compositeurs doivent noter que les honoraires du compositeur – et ce qu’ils couvrent – sont négociables. Certains compositeurs réussissent à négocier que les coûts de production supplémentaires soient supportés par la société de production, et non par le compositeur.
Naturellement, les honoraires du compositeur varient en fonction du type de production pour laquelle il est engagé, mais la Guilde des compositeurs canadiens de musique à l’image (SCGC) fournit des conseils utiles sur les honoraires tout-compris qui peuvent être considérés comme se situant dans la moyenne de ce que les compositeurs à l’écran canadiens établis sont payés.
À titre d’exemple, pour un épisode d’une série dramatique d’une heure, pour lequel 20 à 40 minutes de musique originale peuvent être requises, la SCGC suggère des forfaits tout-compris variant de 8000$ à 12 000$ comme moyenne.
Découvrez les résultats complets de l’initiative Composer Rates Survey réalisée par la SCGC en 2018.
Pour certaines productions québécoises, la Société professionnelle des auteurs et des compositeurs du Québec (SPACQ) a négocié avec les sociétés de production des ententes collectives qui garantissent des taux de rémunération aux entrepreneurs indépendants engagés comme créateurs de musique. Contrairement aux droits avalisés par la SCGC, chacun des droits mandatés par la SPACQ est un tarif minimum qui couvre uniquement la création d’une œuvre musicale. Par souci de clarification, tout ce qui va au-delà de la composition, comme l’orchestration, le montage, le mixage, la production ou l’enregistrement, ne serait pas couvert par ce tarif.
Par exemple, à compter du 15 mars 2022, pour tout film produit par l’Association québécoise de la production médiatique (AQPM), le compositeur à l’écran doit être payé au moins 297 $ par minute de musique originale pour les 20 premières minutes du film, et 181 $ par minute par la suite.
Explorez les ententes collectives de la SPACQ et leurs listes d’honoraires afférents.
Apprenez-en plus au sujet des contrats de production.
Musique sur commande pour la publicité : addenda
Lorsqu’une agence de publicité, une société de production commerciale ou une agence musicale est chargée de trouver une musique personnalisée pour les publicités de l’un de ses clients, elle peut faire appel à un bassin de compositeurs à l’écran ou à un compositeur spécifique pour soumettre une démo (qui, dans ce contexte, est un enregistrement sonore poli d’une œuvre musicale).
Afin que ces compositeurs reçoivent une certaine compensation pour leur travail, la SCGC recommande qu’ils tentent de négocier le paiement d’un droit de démo compris entre 250 et 300 $ par morceau (en supposant que l’annonce dure 30 secondes). Il convient toutefois de noter que, bien qu’il existe des précédents de paiement de droits de démo, cela n’est plus courant – en particulier si le compositeur a été sélectionné individuellement.
Lorsqu’un compositeur se voit officiellement confier le travail, le SCGC approuve un tarif global moyen de 1000 $ à 2500 $ pour une publicité de 30 secondes (le taux de rémunération diminuant à mesure que la durée de la publicité augmente). La raison pour laquelle cette fourchette peut sembler quelque peu disproportionnée par rapport à celles que la SCGC approuve pour d’autres types de productions est qu’au Canada, il n’y a actuellement aucun revenu en aval (redevances d’exécution) généré par la diffusion en continu de messages publicitaires, de sorte que les frais d’entrée doivent en tenir compte.
Oeuvres musicales existantes
Des œuvres préexistantes de tous types de créateurs de musique sont régulièrement intégrées dans des productions audiovisuelles telles que des films, des émissions de télévision, des jeux vidéo, des publicités ou des vidéos en ligne. Et les frais de synchronisation (ou « synchro ») versés aux créateurs en contrepartie peuvent être importants (bien qu’ils constituent l’une des rares formes d’honoraires que les auteurs-compositeurs peuvent recevoir).
Lorsqu’une société de production ou un autre titulaire de licence souhaite inclure une œuvre musicale dans l’un de ses projets, elle doit d’abord négocier et conclure une licence de synchronisation avec le propriétaire ou son représentant ou administrateur dûment désigné – souvent un éditeur de musique, un avocat ou un agent de synchronisation – au moyen d’une entente de synchronisation. Il est important de noter que si le licencié souhaite intégrer un enregistrement sonore existant dans sa production, il doit également négocier et conclure une licence d’utilisation de bande maîtresse avec le propriétaire de l’enregistrement. Le montant de l’honoraire de synchronisation établi dans l’entente peut varier de trois à six chiffres, et il dépend d’un grand nombre de facteurs dont les suivants:
- Le budget consacré è la musique de la production
- Comment et dans quels territoires la production sera distribuée
- Comment les chansons seront utilisées dans la production (p. ex., comme thème d’ouverture ou de clôture, comme musique en vedette ou musique de fond, etc.)
- La période couverte par l’entente (la « durée »)
- Si la licence est exclusive ou non exclusive
- La notoriété des auteurs-compositeurs et/ou des interprètes de l’enregistrement
- Si les propriétaires des droits d’auteur de la chanson auront accès à d’autres sources de revenus (par exemple, une partie des ventes de la bande sonore, des ventes de vidéos maison, etc.)
La manière dont les éditeurs de musique et les créateurs se partagent les droits de synchronisation est une question de négociation, mais les ententes de coédition attribuent généralement 70-75 % au créateur de musique (ce qui est souvent semblable au pourcentage total des redevances d’exécution qu’il reçoit). Et, comme pour les redevances mécaniques, l’éditeur reçoit généralement la totalité de la redevance de synchronisation et verse ensuite sa part au créateur.
Apprenez-en plus au sujet des ententes de synchronisation.